Les tensions politiques internationales, et notamment les guerres, conduisent au repli des chaînes de production. La fabrication additive, pour la résilience et la souveraineté qu'elle apporte, joue en faveur de la relocalisation de certaines productions. Si cette technologie très connectée rebat les cartes des flux logistiques, elle comporte son lot de vulnérabilités numériques, trop souvent sous-estimées. La commission UNM 920 travaille avec les experts de la cybersécurité d'une part et les experts de la fabrication additive, d'autre part, afin de mettre au point les meilleures pratiques pour éviter ou diminuer le risque de cyber attaque sur l'outil de production et son environnement.

Identifier les risques cyber auxquels la fabrication additive est exposée

Contrairement aux procédés classiques, la fabrication additive repose sur des flux numériques continus : fichiers 3D, protocoles machine, cloud, etc. Chaque étape – conception, transmission, impression – est une cible potentielle. Altération des fichiers STL, espionnage industriel, sabotage discret : les scénarios d'attaque sont nombreux. Certaines démonstrations ont déjà prouvé qu'une modification imperceptible d'un fichier pouvait compromettre la solidité d'une pièce critique.

Le moindre défaut, même invisible, peut avoir des conséquences graves, notamment dans l'aéronautique, le médical ou la défense. Or, l'origine des données, leur intégrité, et la traçabilité de la chaîne de valeur restent parfois floues. La fabrication additive, encore jeune, manque de normes en matière de cybersécurité, adaptées à ses spécificités.

Les travaux français ouvrent la voix

Face à ces risques, les acteurs prennent leur destin en main et s'activent avec leurs pairs en normalisation. La France, à travers l'UNM, a poussé une norme expérimentale XP E 67-201 « Fabrication additive – Sécurisation des données tout au long du processus », qui décline la norme IEC 62443-4-2:2019 « Sécurité des systèmes d'automatisation et de commande industrielles – Partie 4-2 : exigences de sécurité technique des composants IACS ».  L'objectif est de renforcer la confiance dans les processus, harmoniser les pratiques, et imposer des exigences de cybersécurité dès la phase de conception. En sensibilisant les acteurs aux risques cyber et en s'appuyant sur des normes robustes, le secteur pourra se prémunir des menaces… et exploiter tout son potentiel.

Revoir le webinaire

Photo : Pexels

Ce contenu vous intéresse ?

Pour en savoir plus sur ce sujet ou rejoindre une commission de normalisation, contactez l’UNM dès aujourd’hui.