En août dernier, l'administration Trump a complété la liste des produits soumis à une taxe additionnelle de 50% sur la valeur en acier ou en aluminium du produit. Pour ces marchandises, le reste de la valeur est taxée à 15% selon l'accord UE-US de juillet 2025.

Avec ce nouveau périmètre, le flux de marchandises de notre secteur impacté par cette mesure représente désormais de l'ordre de 1.5 Mds d'€ de chiffre d'affaires, sur un total de 5.4 Mds d'€ d'exportations mécaniciennes françaises vers les Etats-Unis en 2024.

Si l'on prend pour hypothèse que la valeur en acier représente de l'ordre de 30% du prix du produit (produits métalliques ou machines), le droit de douane réel se monte aux alentours de 25%, ce qui ferme de fait le marché américain aux entreprises de notre secteur.

Cette mesure pose par ailleurs des difficultés de mise en œuvre, notamment parce qu'il faut déclarer la valeur et le poids en acier (ou en aluminium). Au-delà de l'aspect bureaucratique, la communication de la valeur de l'acier est considérée comme confidentielle par les entreprises.

Enfin, le risque d'incertitude est accru : l'administration américaine a annoncé que la liste des produits serait révisée tous les quatre mois.

Ces mesures douanières américaines ont en pratique deux impacts :

  • Un accès désormais restreint au marché américain pour les entreprises mécaniciennes
  • Un risque d'arrivée massive dans l'UE de produits originaires de pays tiers, initialement destinés au marché américain (risque de « trade diversion »).

Dans ce contexte, la FIM a demandé des exemptions ainsi que des mesures de sauvegarde, instrument de défense commerciale idoine pour se prémunir d'un tel risque (taxation des flux de marchandises entrant dans l'Union Européenne et considérés comme « anormaux »).

Photo : David Morganti

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Benjamin Frugier
Directeur général - FIM
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