Nouvelles mesures européennes : l'acier plus cher, la filière impactée
La Commission européenne a adopté, dans le cadre du « Plan d'action visant à garantir une industrie sidérurgique et métallurgique compétitive et décarbonée en Europe », un projet de Règlement visant à remédier aux effets commerciaux négatifs de la surcapacité mondiale sur le marché de l'acier de l'Union.
Ce texte, qui a vocation à remplacer les mesures de sauvegarde en vigueur d'ici au 30 juin 2026, instaure des quotas pour 28 catégories de produits sidérurgiques, avec un droit de douane additionnel de 50 %. Les quotas ont été basés sur les importations de 2013, ce qui abaisse de près de 50 % les volumes disponibles (18 millions de tonnes).
Les industries en aval du secteur de la sidérurgie vont être confrontées à une augmentation des prix de l'acier sur le marché européen (3 % à l'horizon 2020 selon les calculs de la Commission européenne).
Au-delà de ce projet de la Commission par nature inflationniste, la mise en œuvre du Mécanisme d'Ajustement Carbone aux Frontières (MACF), associé à la diminution progressive des quotas gratuits dans le cadre du Système d'Echange de Quotas d'Emissions (SEQE / Emissions Trading Schemes en anglais – ETS), va internaliser le coût du carbone dans les produits sidérurgiques.
Cette augmentation va pénaliser, sur le marché intérieur de l'UE et sur les marchés mondiaux, les entreprises du secteur des industries mécaniques par rapport aux entreprises concurrentes localisées en dehors de l'Union Européenne, celles-ci n'étant pas soumises à des mesures similaires.
La FIM a réalisé un calcul prenant en compte les deux mesures, de façon cumulative.
Avec une valeur estimée du CO2 de 100 € / tonne à l'horizon 2030 et 51,5 % de quotas gratuits en moins en 2030, le surcoût lié au seul MACF serait de l'ordre de 98 € / tonne d'acier (calcul effectué en prenant en compte un acier plat issu de la filière fonte).
En ajoutant l'impact de ces nouvelles mesures, cela représenterait une hausse de 125 € / tonne d'acier en 2030, soit une augmentation de l'ordre de 15,5 % du prix de l'acier.
Afin de protéger les industries mécaniques européennes d'une concurrence extra-européenne artificiellement plus compétitive, le seul moyen est d'étendre ces mesures aux industries mécaniques.
Photo : Unsplash
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